Aucun artiste, à aucune période, n’a autant influencé l’univers visuel de ses contemporains que Georges Mathieu (1921-2012). Ses œuvres abstraites, reconnaissables entre toutes, ont transcendé la toile pour s’imposer sur une multitude de supports modernes : affiches, génériques télévisés, médailles ou encore pièces de monnaie. Malgré une personnalité publique souvent controversée, voire clivante, Mathieu a su s’imposer durablement. Plus de cinquante ans après la grande rétrospective organisée à l’Hôtel de la Monnaie en 1971, cette nouvelle exposition lui rend hommage. Fruit d’un partenariat entre le Centre Pompidou et la Monnaie de Paris, elle met en parallèle ses créations picturales et ses réalisations pour l’institution monétaire, dont la célèbre pièce de 10 francs constitue l’exemple le plus emblématique. Structuré à la fois de manière chronologique et thématique, le parcours retrace la trajectoire de Georges Mathieu, de ses débuts dans les années 1940, lorsqu’il participe à l’émergence de l’expressionnisme abstrait international, jusqu’aux années 1990.
Dès les années 1950, Georges Mathieu s’illustre par la réalisation de peintures monumentales alliant abstraction gestuelle et références historiques. Ces œuvres incarnent pleinement ce qu’il appelle « abstraction lyrique » : une forme d’expression où le geste pictural, guidé par l’élan physique ou psychique, devient central. Réalisées en un temps limité, souvent en public, ces peintures privilégient la rapidité d’exécution et la prise de risque. Leurs titres, inspirés d’épisodes guerriers de l’Ancien Régime, confèrent à ces compositions fougueuses l’allure de véritables peintures d’histoire revisitées.
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| L'abstraction lyrique |
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| Hommage à Louis IX 1957 |
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| Hommage à Louis XI 1950 |
L'esthétique et les festes du XVIIe siècle français constituent pour Mathieu une source d'inspiration récurrente.
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| Accueil de l'exposition |
Au début des années 1960, Georges Mathieu adopte une nouvelle manière faisant désormais place à des tracés rectilignes. Jusque dans les années 1970, ce langage plus géométrique fait appel à des graphismes qui peuvent évoquer un univers urbain ou industriel. Cette évocation du progrès technique et industriel des Trente Glorieuses (1945-1975) est celui que Mathieu choisit de symboliser au revers de la pièce de 10 francs frappée en 1974.
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| La pièce de 10 Francs |
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| Les Sept d'Or |
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| Le Logo d'Antenne 2 |
À partir des années 1950, Georges Mathieu multiplie les expositions internationales, notamment au Japon en 1957 et au Brésil en 1959. Son cosmopolitisme le rend apte à concevoir en 1966 une série d'affiches pour Air France, visant à capturer l'essence des destinations desservies. Pour cela, Mathieu intègre des éléments figuratifs intéressants à déchiffrer dans ses compositions (https://georges-mathieu.fr/oeuvres/affiches-air-france/)
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| Affiches Air France |
Du 11 avril au 7 septembre 2025 à la Monnaie de Paris
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