Henri de Saint-Simon (1760-1825), ancien noble désargenté, lointain cousin du mémorialiste grand siècle, est le premier à entrevoir philosophiquement les conséquences de l’ère industrielle, et à théoriser un modèle social compatible, dirigé par des "sachants" : banquiers, polytechniciens, scientifiques, mais aussi artistes, au service "de la classe la plus pauvre et la plus nombreuse". Auguste Comte (1798-1857) prend le relai comme référence intellectuelle et le mouvement devient le "positivisme", avatar technocratique et politique des ambitions de son maître. La maison d'Auguste Comte nous donne une exposition bien documentée de cette période, antérieure au socialisme, et de ses conséquences. Ce sont aussi les débuts de la Sociologie.
Les deux hommes seront à l'origine de nombreuses publications, de journaux, de cours dans les écoles les plus prestigieuses. Ils influencerons un grand nombre d'industriels, d'industriels, de banquiers, d'hommes politiques de l'Empire comme de la IIIe République. A.Comte est un polytechnicien, cadet de près de trente ans de Saint-Simon. Ils prônent un nouveau modèle social dans lequel savants et industriels joueront le premier rôle car l'Ancien régime, basé sur l'Aristocratie et l’Église, est mort. L'atelier scientifique (le "Plan" prône l'alliance entre les "intellectuels" , le terme est de Saint-Simon, et les "industriels", soutenu par les "banquiers".
L'efficacité de cette société implique une place centrale donnée aux experts, pilotes de l'industrie. Dès 1816, Saint-Simon véhicule son programme dans sa revue "l'Industrie". Il rencontre Auguste Comte l'année suivante.
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| Quelques saint-simoniens célèbres |
Le positivisme alimentera la création de théories variées, dont certaines très farfelues, l'enfance des premières idées collectivistes, dont un "nouveau christianisme", une éthique sociale débarrassée de la religion et des classes sociales traditionnelles. Ils puisent leurs références chez les mathématiciens Lagrange, Monge, mais aussi chez Condorcet ou Montesquieu, voire chez Newton ou Galilée. Leurs idées se popularisent dans la presse spécialisée, mais surtout dans l'élite de Polytechnique, des écoles Centrales ou des écoles Normales. Ils accompagnent les révolutions industrielles qui s'accumulent tout au long du "siècle du progrès".
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| Auguste Comte et Saint-Simon |
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| Textes de Saint-Simon |
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| Saint Amand Bazard et Prosper Enfantin |
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| Du "plan" au "Système" : les débuts de la "Technocratie" (1824) |
La fameuse "parabole" de Saint-Simon : Inutiles à la société sont tous ceux qui ne produisent pas, princes de la cour, de l’Église, les officiers, les juges, indispensables sont ceux qui inventent, qui produisent, qui financent. Symboliquement, les premiers sont les "frelons" qui se nourrissent au dépend des seconds : les "abeilles".
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| Les dernières années de Saint Simon |
La rupture de Saint-Simon et Comte date de 1824. Des désaccords nombreux se firent jour sur l'aspect "moral" des assertions, sur l'urgence du travail politique et sur l'insuffisance du modèle théorique. Saint-Simon et Comte sont des philosophes : ce sont les savants qui constituent cette nouvelle science, les artistes qui la propagent et les industriels qui l'appliquent : des hommes comme Gouïn, Pereire, Godin, Ternaux des banquiers comme les Rotschild, Laffitte, Casimir Périer. Saint-Simon meurt en 1825, laissant son "catéchisme à usage des industriels".
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Le Plan de réorganisation "positif" de la société
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| La collaboration pour la promotion de l'Industrie |
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| Henri de Saint-Simon |
Après la mort de Saint-Simon, outre la philosophie positive propagée par Auguste Comte, d'autres "variantes" verront le jour, dont le socialisme ou le collectivisme via Saint-Amand Bazard (1791-1832) ou encore la fameuse secte de Prosper Enfantin (1796-1864) à Ménilmontant. En définitive, Saint-Simon a donné l'un des mouvements de pensée les plus importants du XIXe siècle, précédant de nombreuses réalisations industrielles ou politiques.
Du 10 mai au 29 octobre 2025 à la maison d'Auguste Comte
