Whistler , Chefs-d’œuvre de la Frick Collection au musée d'Orsay

La Frick Collection, ouverte au public en 1935 dans la « mansion » new-yorkaise du magnat de l’industrie et grand collectionneur Henry Frick (1849-1919), est l’une des plus importantes d’art européen aux États-Unis. À la faveur de sa fermeture pour travaux, un important ensemble d’œuvres du peintre américain James Whistler (1834-1903) quitte New York pour la première fois depuis plus d’un siècle pour être présenté au musée d’Orsay.

 

Whistler , Chefs-d’œuvre de la Frick Collection au musée d'Orsay

 

Né en 1834, Whistler fait son apprentissage et ses débuts à Paris entre 1855 et 1859. Après son installation à Londres, l’artiste garde un lien privilégié avec la scène artistique parisienne, exposant aux côtés des refusés en 1863 et devenant dans les années 1890 l’un des « phares » de la nouvelle génération symboliste. 


Arrangement en gris et noir n° 1, ou la mère de l'artiste. 1871,  (© Musée d’Orsay)
Arrangement en gris et noir n° 1, ou la mère de l'artiste. 1871,  (© Musée d’Orsay)

 

Huile sur toile de format presque carré, "la mère", son tableau le plus connu, est exécuté  au cours de l'été 1871 et présenté l'année suivante à l'exposition annuelle de la Royal Academy. Il est surtout remarqué au salon des artistes français de 1883. En 1891, l’État français achète ce chef-d’œuvre : Arrangement en gris et noir : portrait de la mère de l’artiste

Il est destiné au musée du Luxembourg. De sa mère, qui a 67 ans lorsqu'elle pose pour ce portrait, bien loin de tracer une image chargée de sentiment et de gratitude, il ne dépeint que la sévérité et le mutisme. Elle tient plus de la directrice de conscience obstinée que de la protectrice. Ce que l'on sait d'Anna Mathilda, de son caractère et de son  comportement avec son fils, il est de nature à renforcer pareille interprétation : en 1871, cette femme austère, d'éducation puritaine, lectrice de la bible et sermonneuse, décide de moraliser de force la vie du peintre. Elle s'occupe de la maison et se passionne pour son art. Elle dit avoir passé les séances de pose à prier. Celui-ci  rompt avec sa vie passablement agitée et le sillage de Courbet, Manet ou Fantin-Latour et retourne vivre à Londres après Paris, pour peu de temps cependant. 

Il obtient la célébrité à Paris, où il ne cesse de revenir pour des périodes de plus en plus longue. Élégant, recherché pour l'acidité de sa conversation, ses histoires de querelles, de procès et d'amours troublées, Whistler se métamorphose peu à peu en figure mythique, celle d'un dandy excentrique et satirique. Ce "dragon", la formule est de Mallarmé, meurt à Londres en 1903.


Arrangement en noir et or: comte Robert de Montesquiou-Fezensac, 1891-1892, (The Frick Collection, New York photo: © Joe Coscia Jr)

 

À la même époque, Henry Clay Frick achète dix-huit œuvres de Whistler faisant ainsi de cet artiste l‘un des mieux représentés de sa collection. Aujourd’hui, les grands portraits en pieds de Whistler comptent parmi les œuvres les plus admirées des visiteurs au côté des remarquables peintures d’Holbein, Rembrandt, Van Dyck ou Gainsborough de cette collection.

 

Jardin intérieur de la Frick Collection (© Michael Bodycomb)

Du 8 février 2022 au 8 mai 2022 au musée d'Orsay.


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