La célèbre cathédrale fête cette année ses 850 ans. À cette occasion, se dérouleront un ensemble de festivités. Revoyons quelques-unes des dates les plus marquantes de son histoire et leurs évènements associés. L’édifice a vraisemblablement été précédé d’un temple dédié à Jupiter, remplacé par une grande basilique chrétienne dédiée à Saint-Etienne, attestée dès le Ve siècle…
En 1447, Charles VII y fête par un Te Deum la reprise de Paris aux Anglais. Le couronnement du roi Henri VI d'Angleterre s’y était déroulé en 1431 en vertu du traité de Troyes.
Le 8 août 1523, devant Notre-Dame, un ancien moine de Livry-en-Aulnois (aujourd'hui Livry-Gargan), Jean Vallière, est brûlé vif comme hérétique. C’est le premier des réformés à subir ce sort.
Le roi huguenot Henri IV y épousera en 1572 la reine Margot : Marguerite de Valois et, en 1594, s’y convertit solennellement au catholicisme, car c’est une obligation pour un roi de France, avant de pouvoir être sacré à Chartres, au lieu de Reims, qui appartenait à la Ligue à ce moment là : “Paris vaut bien une messe”
Louis XIV et les conséquences architecturales de la contre-réforme demanderont la modification complète de la décoration intérieure et le réaménagement total du chœur avec la suppression de son jubé.
Elle est rendue à l’Eglise en 1802 et Napoléon Ier y est sacré empereur des Français en 1804. Il y célèbre également son mariage alors que l’édifice est largement détérioré et son état masqué par les astuces de Percier et Fontaine ou les drapeaux d’Austerlitz.
. Notre-Dame subit donc, entre 1844 et 1864, une restauration importante dirigée par l’architecte Viollet-le-Duc. Son travail est contesté, car il ajoute des éléments et des motifs que le monument d’origine n’avait sans doute jamais possédés, comme la fameuse flèche sujette à controverse, mais la cathédrale est restaurée et sauvée. De profonds “aménagements” sont effectués sur l’île de la cité avec le déplacement de l’Hôtel-Dieu au cours des travaux d’Haussmann en 1860 et la construction de la caserne de police. Le parvis étant destiné à devenir un espace de manœuvres ! Les anciennes rues sont encore visibles car marquées au sol.
Deux archevêques sont inhumés dans la cathédrale en l’espace de 24 ans : Monseigneur Affre, tué sur une barricade en juin 1848 en tentant de ramener le calme et Monseigneur Darboy , otage de la commune de Paris puis exécuté en 1871.
Les deux guerres mondiales n’ont pas de conséquences graves sur la cathédrale. En août 1944, comme en 1918, on y célèbre un Te Deum pour la fin de ces conflits. Avec l’avènement de la République, Notre-Dame devient un lieu de commémorations officielles ou de funérailles nationales : Maurice Barrès (1923), maréchal Foch (1929), maréchal Joffre (1931), Raymond Poincaré (1934), maréchal Leclerc de Hautecloque (1947), maréchal de Lattre de Tassigny (1952), Paul Claudel (1955), maréchal Juin (1967).
On y célèbre également des hommages au général Charles de Gaulle en 1970, ou à François Mitterrand en 1996. Des messes dédiées à l’Abbé Pierre en 2007 ou encore à Sœur Emmanuelle en 2008.
Au cours du XXe siècle, ce sont surtout les ravages de la pollution qu’il a fallu endiguer. Les pierres trop détériorées sont remplacées par d’autres, prélevées en région parisienne dans des gisements de calcaire et de nouvelles techniques de nettoyage rendant à la pierre son aspect blanc d’origine. Les sculptures sont traitées au laser, par micro-gommage ou compresses humides.
Archives INA du jubilé des 800 ans.
Sur Canal Académie : Reportage dans la cathédrale avec Yves Combeau et Annet Sauty de Chalon
850 ans de Notre-Dame de Paris: les légendes... par LEXPRESS