Christian Benilan, architecte des bâtiments de France, propose sur son site une collection étonnante de belles aquarelles sur les châteaux et demeures disparus de l’Ile-de-France. Hommage sincère à l’architecture classique et à ces lieux prestigieux, souvent cités, mais dont on se demande bien à quoi ils pouvaient ressembler. Je pense, par exemple, à ces hôtels qui bordaient les Tuileries avant la construction de la rue de Rivoli ou la fameuse chaumière de Madame Tallien qui se trouvait sur notre avenue Montaigne…
Les représentations ne couvrent pas uniquement Paris et on trouvera aussi de nombreuses aquarelles d’habitations prestigieuses d’Ile-de-France comme Château de Beauté-sur-Marne, vers 1550, le Château du Raincy, vers 1660, Celui de Marly, la grotte du primatice à Meudon et beaucoup d’autres. Une fantastique collection à la mesure de la quantité d’espaces disparus, ce qui souligne l’importance des destructions effectuées depuis deux siècles.
« C’est à cet exercice de redécouverte de domaines disparus qui, à des titres divers, ont joué un rôle important dans l’Histoire de France, que s’est livré Christian Bénilan. En fouillant les archives et en étudiant les gravures d’époque ou les photographies anciennes, il a été étonné par le nombre de châteaux ou « folies » aujourd’hui disparus. Délaissant pour un temps les outils informatiques et les compte-rendus administratifs, la bonne idée de cet architecte-poète fut de traduire par le dessin et l’aquarelle la sensibilité des lieux, tout en s’appuyant sur des documents de référence suffisamment précis. Lorsque ces derniers faisaient défaut, il a accordé une attention particulière au rôle du paysage et des jardins traités alors à part égale avec l’architecture et dans le respect des essences d’arbres d’une époque choisie. »
Complément indispensable, une carte permet de les situer dans le Paris actuel.
Au cours du voyage sur ce site, vous trouverez également des photos intéressantes, édifiantes et “sans commentaires” de ces mêmes lieux, aujourd’hui.
Sauf erreur, le Marais ne semble pas encore couvert. J’espère avoir l’occasion d’assister bientôt à une de ses expositions, certainement très singulière, car l’auteur
mérite de voir son travail largement diffusé. Une contribution audacieuse à la conservation de la mémoire de ces chefs-d’œuvres disparus, qui reprennent vie de son pinceau sous une forme originale.
http://christianbenilan.wifeo.com
L’ensemble a fait l’objet en 2002 d’un premier ouvrage : « Mémoire en aquarelles » publié chez Hartmann Editions, puis d’un « Paris Autrefois : Les merveilles disparues » en 2006 chez Massin.
Actualité : Une nouvelle exposition concernant les travaux de C.Benilan , historien du paysage, aura lieu d’avril à juillet 2013 à Ajaccio, maison Bonaparte.
Les Maisons des Bonaparte à Paris (1795-1804)