• Germaine Emilie Krebs, dite « Alix », puis Madame Grès, au musée Bourdelle.

    Boris Lipnitzki (1887-1971), 1936 Madame Grs crant une robe du soir pour Macys, Paris.
    Elle a fait la mode au XXème siècle, a traversé tous les courants, dans un style unique et indémodable. Des années 30 aux années 80, 50 ans de maîtrise artistique et technique, mise au service de l’élégance et de la beauté. Un sujet : la femme éternelle, classique, belle dans la simplicité. Le musée Bourdelle rend hommage à celle qui orna les plus élégantes de son temps du célèbre plissé jersey de soie, drapé à l’antique :  Marlène Dietrich, Maria Casarès, Greta Garbo, Grace Kelly, Edith Piaf, la bégum.
    Cette association de circonstance, entre le sculpteur et l’ancienne modiste du Bon-Marché, marie adroitement les colosses de pierre et les tenues de soirée. Germaine voulait devenir sculpteur, Alix sera couturière et Mme Grès idéalisera les corps. Trois noms vers une seule passion. Aux statues colossales d’Héraclès ou de Chiron, répondent les robes unies, avec un simple lacet, sans accessoires, orfèvreries, ni bijoux dorés de son double aux ciseaux. Rien de trop. Ni dans la pierre, ni dans le tissu. Le corps nu contemple le moulé au corps.
    « Je voulais être sculpteur. Pour moi, c’est la même chose de travailler le tissu ou la pierre »
    L’apparente simplicité cache une terrible complexité. Marier la pureté des lignes et la magie des plis. Tailler l’étoffe en une couleur unique, souvent ivoire, gris perle ou noire, avec des exceptions chromatiques, très bien mises en valeur dans certaines pièces de l’exposition.
    Antoine Bourdelle (1861-1929)  et Germaine Krebs (1903-1993) ne se sont jamais connus.  L’épouse du sculpteur, sa muse, son modèle, callipyge, s’appelait Cléopâtre. L’idéal artistique épuré de Mme grès était Pénélope, en drapé Parthénon, qui faisait et défaisait cent fois son ouvrage, éternellement, mais jamais tout à fait le même. Les 80 robes de Galliera sont là pour le prouver. Parisienne, née dans le XVIIème arrondissement, très secrète et particulièrement discrète, vous ne verrez que deux ou trois photos d’elle. C’est bien dommage. Ce n’était pas un as du markéting ou de la com’. Aussi, après sa mort, quand Bernard Tapie rachètera Grès, on ne put jamais mieux dire qu’en parlant de mariage entre la carpe et le lapin. Vous pouvez deviner la suite.
          
            Madame Grès - La couture à l'œuvre par paris_musees
    Jusqu’au 28 Aout 2011
    Musée Bourdelle
    16 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris 
    Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h sauf jours fériés.
    Tarifs d’entrée
    Plein tarif : 7 €  http://www.parismusees.com/madame-gres/

    visites : http://www.lesvisitesdelaluciole.com/