Le Petit Palais expose Giovanni Boldini (1842-1931), reconnu comme l’un des grands portraitistes de son temps. À l’instar de Marcel Proust en littérature, il se mêle à la société qu’il peint et livre ainsi un ample témoignage sur ses personnages, ses goûts, ses mœurs et ses plaisirs.
Boldini fut victime de son succès. Trop exubérant pour les uns, trop mondain pour l’avant-garde, trop facile ou trop chic pour les autres : on lui a reproché de répéter la même formule et d’en tirer des avantages personnels et économiques, loin de l’image d’Épinal de l’artiste bohème.
Giovanni Boldini |
En réalité, Boldini ne se conforme à aucune règle. Innovateur infatigable, il a su se montrer sensible aux maîtres du passé tout en restituant la frénésie de la modernité, grâce à son coup de pinceau virevoltant.
En soirée. Evening Time - 1911. Boldini. Coll Part |
Son aventure française commence juste après la commune de Paris en 1871. L'Italien s'installe pour soixante ans à Paris.
En traversant la Rue . 1875 . Boldini. The Sterling and Francine Clark Art Institute. |
Boldini utilise sa vocation de portraitiste et fait preuve d'une prédilection pour les portraits en intérieur ! Grâce à l’aide de la comtesse Gabrielle de Rasty, qui l’introduit dans les cercles de la haute société parisienne, le nombre de ses commandes augmente rapidement.
Il conçoit pour la comtesse, qui devient sa muse, son amante et sa protectrice, une vive passion.
Portrait de l'actrice Alice Regnault. Boldini. 1884. Coll Part. |
Portrait de Lady Campbell.1894.Boldini. Londres National Portrait Gallery. |
Portrait de Robert de Montesquiou.1897. Paris. Musée d'Orsay. |
Il obtient un grand succès lors de l’Exposition universelle de 1889, où il présente douze tableaux. Il est désormais officiellement reconnu en tant que grand portraitiste, au même titre que Sargent, Whistler ou Zorn. À Paris, Boldini a successivement habité trois ateliers. Le premier au 12, avenue Frochot, à proximité de la place Pigalle, le second sur cette même place, et le dernier au 41, boulevard Berthier, dans le quartier de la Plaine Monceau.
Portrait de Marthe Bibesco. 1911. Boldini. Coll.Part |
portrait de Rita de Acosta.1911. Boldini. Coll.Mr & Mrs James O.Coleman |
Dans les réceptions de de la haute société se croisent des écrivains, des dandys comme le comte Robert de Montesquiou et le marquis Boni de Castellane, mais aussi de riches héritières et des aristocrates comme la comtesse Greffulhe, célèbre modèle de Proust pour son personnage de la duchesse de Guermantes. On y rencontre également des artistes, le compositeur Reynaldo Hahn, la danseuse Cléo de Mérode ou Madeleine Lemaire, illustratrice et salonnière. Grâce à ses qualités mondaines, Boldini se mêle à cette société fin de siècle, qui porte aux nues le culte de l’individu.
Jean Lorrain, Boldini, Kate Moore, Madeleine Lemaire, Montesquiou, Forrain, Yturri. 1908. SEM. M.Carnavalet |
Au Petit Palais - Jusqu'au 24 juillet 2022
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