• L’Âge d’or de la peinture anglaise au Musée du Luxembourg

    L'exposition réalisée à partir des chefs-d’œuvre de la Tate Britain, met à l’honneur une période faste dans l’histoire de la peinture Anglaise, allant des années 1760 jusqu’à 1820 environ. Les artistes de la Royal Academy sont à l'honneur, tout comme Reynolds, Gainsborough ou Turner. Une exposition à découvrir au musée du Luxembourg jusqu'au dimanche 16 février 2020...



    Les années 1760, au début du règne de George III, ont marqué un tournant pour l’art britannique, avec l’ascension triomphante de Joshua Reynolds (1723-1792) et de Thomas Gainsborough (1727-1788), ainsi que la fondation de la Royal Academy of Arts dont Reynolds fut le premier président. Reconnus comme les maîtres du portrait, Reynolds et Gainsborough ont rivalisé pour élever le genre à des niveaux d’innovation visuelle et intellectuelle inédits. Ils ont su faire honneur aux grands maîtres, tout en faisant preuve d’une grande perspicacité psychologique et d’une maîtrise de la peinture sans cesse réinventée.

    Thomas Gainsborough- Gainsborough Dupont 1775 Tate , London 2019

    L’exposition L’Âge d’or de la peinture anglaise s’ouvre par la confrontation des deux peintres, à travers des portraits en pied et des études intimistes, à la ressemblance frappante, de notables, de membres de la famille royale ou de personnalités. Les ambitions intellectuelles et références historiques de Reynolds contrastent alors avec l’instantanéité et l’aisance picturale de Gainsborough.


    Joshua Reynolds - Le Colonel Acland and Lord Sydney : Les Archers 1769 - Tate , London

    À eux deux, ils ont redéfini l’art britannique et ont hissé la nouvelle génération vers de nouveaux sommets. Leur influence durable est ensuite explorée à travers une sélection de portraits majeurs réalisés par leurs concurrents directs ou par leurs disciples, attirés pour la plupart par la nouvelle Royal Academy, notamment John Hopper, William Beechey et Thomas Lawrence. Soutenue par le roi, mais aussi et surtout par les acteurs du commerce et de l’industrie, la peinture britannique s’épanouissait dans une diversité de styles, qui fut alors perçue par les contemporains comme le signe d’un âge d’or artistique.

    John Martin - la destruction de Pompei et d'Herculanum 1822 - Tate, London

    Sont ensuite abordés des thèmes alors en vogue comme celui de la lignée, de la famille et du foyer dans les portraits et la peinture de genre. L’époque a vu naître un nouveau regard sur l’enfance, caractérisé par des accents intimes et une apologie de la décontraction. Les représentations de la famille et de l’innocence enfantine illustrent alors une nouvelle compréhension de la nature et de l’émotion.

    Joshua Reynolds - L'Honorable Miss Monckton -1778 - Tate , London

    La section suivante développe ce thème en s’intéressant aux peintures représentant la vie de tous les jours, en particulier la vie rurale. D’importants travaux de Gainsborough (dans son rôle préféré de peintre paysagiste), de George Stubbs et de George Morland montrent la nouvelle attention portée au pittoresque, alors que l’extraordinaire portrait de Reynolds, The Archers (Les Archers), met le concept de nature sauvage au service d’une nouvelle image héroïque de la classe dirigeante britannique.

    commissariat : Martin Myrone, conservateur en chef, Tate Britain
    Musée du Luxembourg – 11 septembre 2019 – 16 février 2020