• Tout sur Paris (ou presque) de Jean-Christophe Napias

    Voilà un livre amusant, destiné aux fans de questions savantes, à ceux qui préparent le grand quiz télé sur Paris (qui n’existe pas encore), utile aux athlètes du savoir pour les concours du genre « grosses têtes » ou encore pour varier de la soirée trivial pursuit  Paris, d’autres révélations sont simplement  drôles. Sans se présenter comme un quiz, le livre rassemble plutôt des savoirs que vous n’utiliserez peut-être jamais, qui seront probablement oubliés, mais révélés avec une pointe d’humour très caractéristique. 200 sujets comme une foire à la connaissance : statistiques, historiques, géographiques, urbanistiques  - à lire ou à offrir…

    Tout sur Paris (ou presque) de Jean-Christophe Napias


    Illustrations : Pourquoi le jambon-beurre s’appelle-t-il un « Parisien » ? Pourquoi la rue de Rennes ne commence-t-elle qu’au numéro  41 ? La liste des ponts la Seine ? Certaines seront faciles : les cinq places royales de Paris ? D’autres impossibles : combien de stations vélib comptent la rive gauche ? Enfin d’autres singulières : quel est le montant de l’amende encourue pour s’être promené nu dans une rue de Paris ? 

    Certains passages sont  sujets d’étonnement avec  les titres des chants du PSG, les noms des présidents n’ayant pas de rue à leur nom, ou encore la liste des sept sommets parisiens, voire les noms des quatre ruisseaux disparus de Paris. Toujours avec humour.

    Une d’elle a particulièrement retenu mon attention et  ne pouvait être absente d’un tel  livre : elle liste des morceaux choisis de la célèbre rubrique de Raymond Queneau. Entre 1936 et 1938, l’écrivain  n’avait pas encore écrit « Zazie dans le métro » . Il  tenait une rubrique quotidienne dans le journal «  l’Intransigeant »  intitulée : « Connaissez-vous Paris » : Chaque jour, les lecteurs du journal avaient droit à trois questions sur Paris, dont les réponses se trouvaient à la page petites annonces pour en faire la promotion. 

    Lui-même avait puisé ses mystères chez des confrères faisant autorité sur les questions du vieux Paris comme Felix de Rochegude ou Jacques Hillairet. Une prime était même offerte au lecteur ayant débusqué une erreur : piège permanent pour l’auteur qui se livre à cet  exercice, même les livres fameux des célébrités citées plus haut n'étaient pas exempts de coquilles. La tentation légitime de l’originalité, de la pépite, peut déboucher sur une erreur. Ce fut rarement le cas pour les publications de R.Queneau, et le principe eut cet important succès qui surprit jusqu'à son auteur. 

    Parisien : tête de chien ; Parigot tête de veau : Expression d'origine inconnue

    Ce qui n'était, au début ,qu'un passe-temps alimentaire, devint pour lui une passion pour l'histoire de Paris. Pourquoi ? Car beaucoup de ses questions ouvraient sur un monde de curiosité, un voyage qui dépassait l'étonnement initial. Comme ses poupées gigognes, chacune ouvrait sur une interrogation, puis sur des personnages, sur des dates et des lieux plus ou moins connus, une fausse date quelquefois, un vestige qui n'existe plus d'autres fois, une statistique à creuser, une plaque urbaine qui ne dit pas la vérité, une source elle-même douteuse par des auteurs qui ont recopié d’autres auteurs, plus anciens, sans vérifier, bref. Chaque recherche en authenticité est un voyage. Raymond Queneau était un voyageur du langage et de la connaissance. Le clin d’œil offert par Jean-Christophe Napias dans sa liste parisienne ne manque pas de style, à l’image de ce petit livre.

    D.L

    Pour ceux qui veulent feuilleter « tout paris ou presque »: