Sur la couverture : Jean-Paul Sartre, l’habitué du café Flore. Simone de Beauvoir, Boris Vian et sa femme Michelle au Procope, le plus vieux café de Paris. Les lieux mythiques : l’auteur détaille près de 160, du plus célèbre au moins connu : cafés, cabarets, galeries, night clubs, librairies, théâtres, éditions, sans oublier la piscine Deligny à l’extrémité ouest. Dans son introduction, l’auteur questionne justement le périmètre exact du Saint-Germain-des-Près des artistes et retient le plus large, celui dont parle aussi Boris Vian, qui mène jusqu’aux confins de Saint-André-des-Arts. Plus qu’une géographie, c’est d’un état d’esprit dont il est question : l’esprit Rive Gauche, celui de la simplicité, de l’authenticité, celui de l’esprit anti-paillettes.
Il suivait son idée. C'était une idée fixe et il était surpris de ne pas avancer. Jacques Prévert
Rien ne laissait prévoir que le noble faubourg accoucherait d’un fils aussi turbulent. Au sortir de la guerre, ce sont les cafés et plus précisément la chaleur qui y régnait alors (dont le fameux poêle de JP.Sartre), qui les fit préférer à ceux de Montparnasse et du carrefour Vavin. Tout se passa assez rapidement. En peu d’années, on y retrouvait les années 20 dans une nouvelle concentration de talents littéraires et artistiques, naissance d’une nouvelle mode dont Paris a le secret : Prévert, Sartre, Beauvoir, Camus, Merleau-Ponty, Queneau, Genet, Blondin, Desnos, Duras... suivis par une myriade d’éditeurs : Gallimard, Bernard Grasset, la Table Ronde, les éditions de Minuit, Seuil, Jean-Jacques Pauvert et ainsi de suite...
Côté chanson, c’est le lieu de naissance de nombreux talents : Léo Ferré se produisait aux assassins les mercredis et vendredis, Barbara était à l’Écluse, Mouloudji a l’Arlequin, Raymond Devos à l’Echelle de Jacob avec “la dame blanche” : Cora Vaucaire. B.Vian et Gréco “la dame noire” au Tabou, Gainsbourg au Milord l’Arsouille, Nougaro au Don Camillo, les Frères Jacques à la Rose Rouge, Brel aux Trois Baudets etc.
Nicoletta - Où es-tu passé mon Saint-Germain... par sylvainsyl
En 1969, Alain Souchon auditionnait chez Georges et Serge Lama chantait les trois chansons rituelles à l’Écluse.
Rue par rue, de clubs mythiques en cafés historiques, ce guide fait revivre la légende d’un quartier qui a bien changé aujourd’hui, mais dont l’esprit s’accroche à la poésie des lieux.
J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant. Jacques Prévert
D.L
voir aussi :
Feuilleton : parfum de nostalgie à Saint-Germain-des-Prés
ou encore :
ou encore Franck Ferrand sur Europe 1 :