Les jardins et les collections du musée Albert Kahn




Peut-être avez-vous la chance de connaître le musée Albert Kahn à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, peut-être non et dans ce cas, vous ne regretterez pas la visite.

C’est un endroit qui se distingue d’abord par son calme, mais surtout en raison du charme de ses jardins, très pédagogiques, puisqu’on y trouve une variété étonnante de décors : Japonais, inspiré du taoïsme, à l’Anglaise, avec gazon vallonné et rivière, à la Française, avec roseraie. Seul manque l’Italien mais l’oubli est pardonné par la présence de deux forêts autour d’un marais : une forêt bleue, vraiment bleue qui réunit des arbres d’Afrique et d’Amérique : cèdres de l’Atlas et épicéas du Colorado, ainsi qu’une forêt vosgienne, le pays d’origine d’A.Kahn, particulièrement agréable à la belle saison et superbe l’hiver sous la neige.
L’endroit est magique et reflète à la fois la passion et l’audace de son créateur qui le développa avec ferveur entre 1893 et 1937, date de l’ouverture au public lors de l’exposition internationale. Ces jardins dessinent aussi une symbolique de paix et de réconciliation universelle, celle voulue par son auteur, qui malheureusement s’évanouira peu de temps après, lors du grand cataclysme : Albert Kahn, le philanthrope, disparaîtra en 1940, tout un symbole et le destin lui épargnera la tragédie qui suivra. Juif alsacien, il quitte sa région devenue allemande en 1871 avec ses parents pour devenir banquier à Paris, il change son prénom : Abraham par Albert et fait fortune grâce aux mines d’or et de diamant d'Afrique du sud et la spéculation sur leurs cours produite par les nouvelles toujours plus mirobolantes en provenance de l’exploration de l’Afrique.

Il profite de sa fortune rapide pour financer de nombreuses sociétés de voyages d’études et de promotions de la solidarité internationale. La crise de 1929 sera terrible et signera la fin de son mécénat : deux ans plus tard, la banque Kahn est mise en liquidation et ses biens privés serviront à dédommager ses créanciers. Sa maison, les jardins et les collections seront heureusement sauvés par l’administration qui en fera un lieu accessible à tous.
Son réseau de connaissances et ses missions permirent aussi la création d’une collection exceptionnelle d’images noir et blanc de 60 pays (Les Archives de la Planète) dont la France entre 1910 et 1940. Ces photographies sont visibles dans la médiathèque du musée et la numérisation est en cours. On peut déjà voir sur le site un certain nombre de films comme l’incendie du Printemps de 1921 ou la manifestation qui a suivi l’arrestation de Nicola Sacco et Bart Vanzetti en 1927.
En 1928 et 1929, Le caméraman Camille Sauvageot fait des essais de photos en couleurs de Paris avec le procédé Keller-Dorian.
http://albert-kahn.hauts-de-seine.net/