• “La Bastille : l’enfer des vivants” à la BNF Arsenal

    Bastille miniature de PalloyL’exposition, gratuite, se trouve au premier étage de la bibliothèque de l’Arsenal, rue de Sully. Elle débute dans ce long couloir faiblement éclairé,  par une Bastille miniature, semblable à celles qui firent la fortune de Palloy, démolisseur officiel, et qui furent vendues aux “patriotes” ou offertes aux villes de provinces. Celles qui refusèrent furent, bien sûr, classées suspectes. Lors de la prise de la forteresse, les émeutiers précipitent dans les fossés les archives qui y étaient gardées. Après diverses aventures, elles sont heureusement récupérées en 1798 par l’administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal.

    La Bastille n’est pas une prison au sens où on l’entend aujourd’hui. On y est enfermé en attente de jugement ou par prévention envers ceux susceptibles de troubler l’ordre public de l’ancien régime et menaçant entre autres, le roi, la religion ou les bonnes mœurs, mais aussi les libraires ou colporteurs de libelles ou fausses nouvelles : on y retrouve ainsi, pêlemêle , tout un tas d’individus n’ayant que peu de rapport les uns avec les autres et qui sont, d’ailleurs, dans des conditions de détention très différentes, dépendantes de leurs origines sociales. Le Roi décide de l’enfermement et le premier code pénal verra le jour en 1791.Chemise de Damiens (Attentat Louis XV - 1757)

    On retrouve ainsi une salle dédiée à ces pensionnaires, généralement assez connus, qui connurent l’incarcération : Galigaï, Le masque de fer (on voit un masque) , la Brinvilliers (Affaire des poisons), Damiens, Fouquet, Voltaire, Sade, Cagliostro, le cardinal de Rohan et la comtesse de la Motte (Affaire du collier), Montgeron, Bussy-Rabutin, Brissot etc..

    Ils étaient sept le 14 Juillet 1789 :

    • quatre faussaires : Béchade, Laroche, La Corrège, Pujade. Leur procès était en cours d'instruction.
    • le comte de Solages, criminel enfermé à la demande de sa famille, qui payait sa pension.
    • deux fous : Tavernier et de Whyte. Peu après leur libération, il fallut les enfermer à nouveau.

    On y voit aussi une ancienne porte, des clés ainsi que quelques instruments de torture pour la “question préalable”. Les archives sont nombreuses mais malheureusement peu lisibles en raison de l’écriture (mais aussi de l’éclairage), je n’ai ainsi pas pu trouver le fameux règlement demandant d’attribuer deux bouteilles de vins par jour à chaque prisonnier (!). Un passage est consacré à Latude , prisonnier célèbre, puisqu’il reste comme celui ayant réussi à s’en évader à l’aide d’une corde façonnée, dit la légende, à l’aide de rats domestiqués pour lui rapporter des fils (la fameuse corde est visible à Carnavalet).

    informations pratiques : http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/anx_expositions/f.bastille.html


    La Bastille ou « l’enfer des vivants »
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