• Les Cocottes, Reines du Paris 1900 par Catherine Guigon

    "Une demi-mondaine est une femme qui se donne à un homme sur deux" disait Sacha Guitry. Catherine Guigon ressuscite avec humour cette époque fameuse au tournant du vingtième siècle. 1900, c'est la Belle Époque et une superbe iconographie illustre celles qui ensorcelaient le beau monde par leurs pirouettes et par leur charme... Un bel hommage aux aventurières de la galanterie.

    Les Cocottes, Reines du Paris 1900 par Catherine Guigon




    Ces reines du Paris d'avant la première guerre mondiale, ce sont l'espagnole Caroline Otero, l'élégante Liane de Pougy, la mystérieuse Cléo de Mérode, la populaire Émilienne d’Alençon, l'exotique Mata Hari et beaucoup  d’autres qui  faisaient la une de la rubrique "variétés & histoires scandaleuses". Toutes furent des vedettes du Music-Hall naissant  et elles misaient davantage sur leurs atours que sur leur talent. Belles, manipulatrices, vénales, cruelles au besoin, elles chassaient le gros poisson, de préférence riche et célèbre, voire même la  tête couronnée. Elles furent aussi promptes à dilapider ces fortunes que l’homme séduit déposait à leurs pieds… et à l'oublier sitôt ruiné. Leurs liaisons alimentaient l’actualité des tabloïds et rien n'amusaient autant le lecteur que les ragots et les potins des gazettes mondaines. Elles faisaient vendre du papier avec beaucoup de publicité pour leurs spectacles, d'où leur célébrité.

    Affiche : Liane de Pougy aux Folies-Bergères
    Affiche : Liane de Pougy aux Folies-Bergères (c) BnF

    Le mérite du livre est de nous montrer leurs vies parallèles, chronologiques, assez romanesques, bien qu'assez différentes, à une époque où les femmes vivaient encore sous l'influence exclusive du père ou du mari. Chacune a son instant de gloire, et leurs parcours s'entrecroisent. Ces comètes des Folies-Bergères et de l'Historiette de salon ont pourtant réussi à survivre à la postérité par leurs bons mots, aidées de leurs aventures futiles avec leurs amants, ce qui n'est pas si facile que ça. C'est Mata-Hari, l'agent H21, qui occupe la couverture avec sa fameuse tenue de danseuse hindoue. Avec cette Salomé moderne, la comédie tourne à la tragédie. Elle entre dans l'Histoire lorsqu'elle est fusillée dans les fossés de Vincennes, en 1917. Peut-être le destin plus incroyable de tous... 

    Les cocottes ont elles disparu ? Certaines histoires récentes dans les palais ministériels nous montrent à l'évidence qu'il n'en est rien. Le mythe perdure.

    D.L


    Feuilleter le livre 
    http://www.parigramme.com/livre-les-cocottes-reines-du-paris-1900-306.htm

    Journaliste, Catherine Guigon a notamment publié "Les Mystères du Sacré-Cœur" et "Le Maudit de la Belle Époque", aux éditions du Seuil.
     


    interview Catherine Guigon