• Rentrée littéraire 2011 : L’Histoire se vend bien en librairie



    Quelle visite à Paris ?
    Visite à Paris - Guide Conférencier
    Visite à Paris - Guide Conférencier


     

     

    À l’image du Métronome, les livres d’histoire ont un succès grandissant cette année en librairie.
    Une passion qui concerne surtout les biographies et les ouvrages remplis d’anecdotes : la grande Histoire vue au travers de petites histoires, ou d’historiettes savoureuses. Lorànt Deutsch fait figure de chef de file avec son million d’exemplaires vendus. Il pourrait devenir aussi populaire qu’Alain Decaux, maître du genre, pour ceux qui ont connu l’époque “Alain Decaux raconte”, quand il n’y avait que trois chaînes de Télévision.
    Issus également du monde des médias, on retrouve cette ardeur chez  Stéphane Bern : “secrets d’histoire” qui se demande si Gilles de Rais était un serial killer ? Jean-Paul Rouland : “Petites histoires de l’Histoire de France” qui nous apprend que Landru a été guillotiné les pieds sales ! ou que Maurice Chevalier a raté sa liaison avec Colette ! provocation également chez Franck Ferrand : “révélations sur l’Histoire de France” qui voit dans Molière un substitut de Corneille et pour Alésia une mystification due à Napoléon III.

    Du côté de la politique, le détail est moins extravagant. On trouve chez Jean-Christian Petitfils : “le masque de fer”, “l’affaire des poisons”, “le mystère de l’assassinat d’Henri IV”, Max Gallo : “1940, de l’abîme à l’espérance et Éric Zemmour : “Mélancolie française” une ambition plus philosophique. Si on retrouve le même goût du mystère et de la fable, ce n’est pas par le petit bout de la lorgnette, et l’outrance est évitée. Ils souhaitent développer l’analyse et la recherche de la vérité sans apparaître professoral ou compassé.
    Pas très loin, dans le peloton de l’aventure littéraire, se trouvent beaucoup d’autres passionnés, moins connus, mais tout aussi captivants... Eric Hazan, Philippe Krief, Bernard Stephane, Clémentine Portier-Kaltenbach, Jean Sevilla, Henri Pigaillem, Antoine Auger, Frédérick Gersal, Alfred Fierro, Ruth Fiori , Graham Robb
     Dimitri Casali  avec son “L'altermanuel d'histoire de France : ce que nos enfants n'apprennent plus au collège” donnerait-il une explication crédible à cet engouement ? Serait-ce la recherche de la fameuse identité nationale ?

    D’autres hypothèses sont possibles : d’abord, la grande déception du roman traditionnel, souvent évoquée aussi, qui ne passionne plus comme autrefois. Vous voulez du roman ? Lisez de l’Histoire disait Guizot. Ensuite, peut-être, la vogue des jeux café, concours télé ou de supermarché pour gagner la machine à laver. Acheter “l’Histoire de France pour les nuls” avec quelques euros , pourquoi s’en priver ?
    C’est aussi, qui sait ? pour toutes ces raisons à la fois : florilège.

    J’en choisis plutôt une autre, plus émotionnelle : l’étonnement. La France est l’état le plus vieux du monde à être encore robuste et il n’y a guère que la Chine et le Japon qui puissent rivaliser en antériorité : on ne comprend pas pourquoi ?  En Europe, elle n’a pas d’équivalent, et fut souvent, à plusieurs reprises, la plus riche et la plus peuplée. À maintes occasions, elle a failli périr et à chaque fois, par miracle, elle s’est ranimée puis remise sur pied assez rapidement. Cette Histoire de France, ce n’est pas une légende, c’est un mystère. On ne sait pas ce qui la protège, ni pourquoi ? À travers la curiosité pour le passé, c’est un peu le mystère qu’on touche du doigt et avec l’anecdote, un peu du miracle qu’on s’approprie. Pour qui vit dans ce pays, c’est une passion toute naturelle, en somme. Cela pourra durer longtemps encore, puisque la providence veille.
    “Regarder l’Histoire de France donne le vertige” V.Hugo