• Souvenirs et anecdotes de la ligne 2 du Métro

    Barrire d'octroi de C.N.Ledoux (Saint Martin)Le mur des Fermiers généraux, érigé juste avant la Révolution, en 1785-1788, fut l'une des enceintes successives de Paris. Contrairement aux précédentes, il n'était pas destiné à assurer la défense de la capitale mais à forcer le paiement de l'octroi sur les marchandises y entrant ; on avait besoin de sous à la veille de la révolution. C’est le “mur murant Paris qui rend Paris murmurant” de Beaumarchais, c’est la rumeur qui enfle.

    Calonne  le met en œuvre sur l’idée de Lavoisier (le grand chimiste, fermier général et futur guillotiné).
    C’est un mur de 5m de haut, de 28 kms, parsemé de 22 bâtiments construits par Claude Nicolas Ledoux (Il en reste 4 aujourd’hui : Monceau, Denfert, St Martin et Nation).

    Ce mur provoque la grogne des parisiens car il coûte fort cher (800 emplois) et l’architecte voulut faire des ouvrages d’art majestueux en pleine période de disette ! Par ailleurs, il ne supprime pas la fraude. Dans son Tableau de Paris (1788), Louis-Sébastien Mercier stigmatise « les antres du fisc métamorphosés en palais à colonnes », mais la nuit tombée, profitant d'inévitables défauts de surveillance, le mur est pris d'assaut. A l'aide d'échelles et de cordes, les barils de vin, les viandes, les eaux-de-vie pénètrent sans droits à  l'intérieur de Paris. On utilise des galeries souterraines, au besoin on les creuse sous le mur d'enceinte.


    La loi d'annexion de 1859, relative au Grand Paris voulu par Haussmann, porte le coup fatal au mur. L'intégration des onze nouvelles communes situées entre la barrière des Fermiers généraux et les fortifications de 1840 entraîne la démolition de la muraille. Les bâtiments faillirent disparaitre, en 1900, lors de la construction de la partie aérienne d'une ligne de métro. R.Macia : Je vous emmne au bout de la ligneHeureusement pour les admirateurs de l'œuvre de Claude Nicolas Ledoux, il n'en fut rien.
    Aujourd’hui, il n’y a plus d’octroi, plus de barils de vin, plus de contrebandiers, mais le métro des lignes 2 et 6 suit le parcours de l’ancien mur, ce qui donne des lignes aériennes bien sympathiques.

    Ceux qui prennent le métro le savent, mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’il se passe toujours autant de choses étonnantes sur ce tracé.
    En novembre dernier est sorti le témoignage d'un conducteur de métro parisien intitulé "Je vous emmène au bout de la ligne-Tribulations et secrets d'un conducteur de métro". Le conducteur en question s'appelle Rodolphe Macia, il est parisien, il a à son actif 16 ans de conduite et officie sur la ligne 2 (Etoile-Nation par le nord).
    Tous les sujets qui font le métro parisien y sont abordés : organisation du travail sur le réseau, grèves et syndicats, accidents et suicides, histoires anecdotiques autour des 5 millions d'individus qui prennent chaque jour le métro à Paris...Il restitue avec soin les anecdotes et les petits incidents qui constituent la société agitée du métro : la foule, les tagueurs, les désespérés…dans la chaleur, le bruit, l’encombrement des lignes et des passagers, et pourtant, ça fonctionne plutôt bien.


    L'œil de Rodolphe donne également un éclairage nouveau à des évènements connus de tous - la victoire de la France à la Coupe du monde de football en juin 1998, les grèves de 1995, le marathon de Paris... La construction originale du récit (par station et par thématique) met en rythme ses diverses péripéties….
    Quel dommage que Paris ait loupé les jeux olympiques doit il se dire secrètement…


    le site du livre : http://www.auboutdelaligne.fr/