• Marguerite au Grand Palais dans “France 1500”

    L’artiste est venue, elle est là : Toute simple, mais charmante, pourtant elle ne cesse de voyager, fatiguée ? non pas : toujours éblouissante par son air frais, angélique.  Elle a traversé l’Atlantique , quitté son exil doré du Metropolitan où elle vit loin de sa patrie, de son royaume, de sa Bourgogne , de ses Flandres,Marguerite d'Autriche qu’elle a tant et tant aimées, pour laquelle elle a tant fait. Marguerite d’Autriche se tient dans son coin, sans se faire remarquer.

    A t’elle pardonné ? Ces français l’ont tellement fait souffrir, et ils sont tous là, pas très loin : Anne de Bretagne, cœur et couronne dorés et Louise de Savoie, toujours près de son fils. le roi René  n’est pas là, ou se cache t’il ? ah si ! là bas sous la vitre ! dans le diptyque, avec Laval.

    Mais l’autre, je n’ai surtout pas envie de le voir. Ce Charles là, le Huitième du nom en France, je ne veux surtout pas le croiser et je suis bien aise de rester dans mon coin. Sachez , vous qui passez devant lui, combien il m’a fait souffrir (*), quelle humiliation il m’a fait subir, et quand vous le voyez avec Anne la bretonne, avec son gros nez, pensez qu’il n’y a d’autres raisons à cet assemblage que l’ambition immodérée d’un homme grisé par l’ambition, ici en Bretagne, là en Italie. Même leurs pauvres enfants sont venus de Tours dans ce gisant.

    Cette France là, je l’ai maudite et je veux l’oublier et si je suis ici, c’est de passage car on m’attend à Brou (**), ou je vais retrouver mon tendre décor et les merveilleux souvenirs avec ceux que la mort m’a enlevé bien vite  (***). Ensuite je repartirai loin,  à Chicago avec les autres à nouveau, mais là, au moins, j’aurai peut être la chance de me retrouver avec ma chère  Anne (de Beaujeu, fille de Louis XI), mon amie, ma confidente, et aussi mon artiste adoré, ce cher maître de Moulins,  par qui je me montre à vous aujourd’hui . Enfin ? peut-être Malines ? Y ont ils pensé ? Ils m’ont bien oublié dans le catalogue de l’exposition.

    Il en a toujours été ainsi  "Fortune et infortune ne font qu'une" : C’est ma devise.

    (*) La répudiation a lieu à l'automne 1491, il prend "congé" d'elle, elle est renvoyée avec sa dot à son père. Il épouse Anne de Bretagne la même année et la Bretagne devient française.

    (**) Accrochage à Brou (Bourg-en-Bresse) jusqu’au 20 janvier 2011 (voir la vidéo)

    (***) Deux mariages “d’amour” tragiques suivront avec Jean de Castille et Philibert de Savoie.